29/03/2024

Parmi les gastronomies mondiales célèbres, on compte la cuisine française, italienne, japonaise, ou encore thaï. Plus récemment, une nouvelle cuisine est en train de s’importer à travers le monde : la cuisine africaine.

Que ce soit à travers la chaîne de fast-food Afrik’N Fusion qui propose des plats traditionnels africains en France ou le food truck Black Spoon, tous deux fondés par des Sénégalais, la cuisine africaine séduit de plus en plus et se fait un nom dans la capitale de la France. Le succès qu’elle connaît lui ouvre de nouveaux horizons en Europe et dans le monde.

Le poulet Yassa est originaire du Sénégal, l’Attieke à base de semoule de manioc est le plat typique de la Côte d’Ivoire ou encore le N’dolé qui est à base d’épinards vient du Cameroun. Ces recettes savoureuses longtemps inconnues hors de leur pays d’origine commencent à conquérir les palais d’autres contrées.

Une cuisine longtemps oubliée

Pourquoi la cuisine africaine est-elle demeurée si longtemps loin de tout écho médiatique ? Pour l’historien Jean-Baptiste Noé, c’est l’histoire de l’Afrique qui explique ce retard de reconnaissance pour son art culinaire: “L’Afrique noire est l’un des continents découverts le plus tardivement sur le plan culturel. Les négriers ne connaissaient que les côtes, et les colons ont préféré reproduire la vie européenne plutôt que goûter aux produits sur place. » déclare l’historien. C’est ce qui explique que l’intérêt pour la cuisine traditionnelle africaine, pourtant extraordinaire, soit si récent.

La cuisine africaine est aussi une cuisine qui mijote lentement et qui demande de la patience et de la disponibilité, selon le cuisinier autodidacte d’origine camerounaise, Alexandre Bella Ola, propriétaire et chef cuisinier du fameux restaurant africain Rio Dos Camaros à Montreuil. Elle serait donc inadaptée au monde urbain moderne. Les chaînes de fast-food africaines seraient pour le chef, des créations d’entrepreneurs plus qu’un désir de faire découvrir réellement les subtiles saveurs africaines.

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Bientôt une nouvelle référence gastronomique, mais il faut régler quelques points

Avec des représentants de plus en plus nombreux dans le monde, la tradition culinaire africaine pourrait devenir une nouvelle référence gastronomique. Néanmoins, le chef Bella Ola est sceptique quant à la représentation de cette cuisine dans le paysage culinaire mondial: “la restauration africaine est une niche et il y a un vide. Trop de gens veulent s’improviser restaurateurs parce qu’il y a de l’argent à se faire, mais ils n’ont pas le savoir-faire et s’y prennent très mal. C’est un métier. “ confesse le chef cuisinier. Ainsi, de nombreux restaurants africains ont ouvert avant de s’essouffler et de fermer leurs portes.

Il y a également de nombreux préjugés sur cette cuisine qu’on pense être trop épicée, idée reçue selon Bella Ola qui explique que les épices sont dosées et posées près des plats à la guise des clients. Pour que la cuisine africaine ait véritablement une chance de rayonner, il faudrait sans doute commencer par la démocratiser et ne pas chercher à la figer comme un objet de musée, comme le font certains chefs trop classiques pour innover. Le jugement du chef Bella Ola est peut-être trop hâtif à l’égard de ces jeunes entrepreneurs qui cherchent à styliser et à occidentaliser des recettes typiques tout en palliant au besoin de rapidité.

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La recette du succès

Un autre jeune chef d’origine congolaise, Dieuveil Malonga a peut-être trouvé la parade pour que la cuisine africaine ait de beaux jours devant elle. Chef itinérant, il sait accommoder les traditions africaines à la sauce moderne en revisitant ses plats. Se retrouvent dans un même plat, des fruits de la passion, de la poudre de baobab, de la vanille de Madagascar et des raviolis de plantain. Après un passage remarqué dans l’émission de cuisine Topchef, le jeune Malonga propose désormais ses services aux particuliers et aux entreprises. Il a l’air bien décidé à proposer un style culinaire Afro fusion, héritage de son métissage culturel.

Il est peut-être là le secret de la reconnaissance de la cuisine africaine: dans l’audace et l’innovation de chefs ambitieux, imaginatifs et ancrés dans la culture africaine.

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À SUIVRE: La cuisine africaine, un business qui s’exporte et qui marche.

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