[onepage]
[gallerypage]
La chanteuse Amy Collé Dieng a été interpellée par la Division des investigations criminelles (DIC) le 3 août, dans le quartier du Plateau, à Dakar, pour des propos critiques sur le Chef de l’Etat et tenus sur WhatsApp.
Un avis émis dans un groupe fermé sur WhatsApp
La semaine dernière, Amy Collé Dieng, une chanteuse populaire locale, a été inculpée puis placée sous mandat de dépôt après cinq jours de garde à vue pour s’être montrée critique à l’égard du président Macky Sall dans un enregistrement sonore partagé sur WhatsApp dans un groupe fermé. L’enregistrement a fuité sur le net et est devenu viral.
La chanteuse de 39 ans accuse le président Macky Sall de n’avoir “rien fait pour son pays” et d’avoir “volé les élections législatives” du 30 juillet 2017 au cours desquelles une partie significative de l’électorat sénégalais n’a pu voter en raison de l’indisponibilité de cartes d’électeurs. Amy Collé Dieng s’est également montrée favorable à l’ancien président du Sénégal Abdoulaye Wade.
Amy Collé Dieng risque de 6 mois à deux ans de prison pour “offense au chef de l’Etat” et jusqu’à trois ans de réclusion pour “diffusion de fausses nouvelles” selon une loi sénégalaise.
Pour Alioune Tine, le directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, cette arrestation est arbitraire :
« Le président de la République est dans un camp. Le jour où les dissidents politiques se mettront à lui tresser des lauriers, ça serait suspect. On ne serait plus en démocratie. “Say say”, ce qu’elle a prononcé, ça veut dire hypocrite, machiavélique, sournois. On entend des choses beaucoup plus violentes, comme voleur, etc.… Beaucoup plus violents aussi les gens qui viennent dans la campagne électorale avec des couteaux ! On l’a vu. Tout ça est beaucoup plus dangereux et ces gens ne sont pas inquiétés. »
[/gallerypage][gallerypage]
“Say say” fait le buzz
Pour l’avocat de la chanteuse, “c’est un problème qui n’aurait pas dû être créé dans une démocratie”.
Dans son message audio, l’artiste sénégalaise de 39 ans traite le président de Sénégal, de “say say” (“sournois” en wolof), terme qui depuis fait le buzz sur le net.
Emboîtant le pas au rappeur Didier Awadi, l’artiste Guigui a fait un appel émouvant à la clémence du chef de l’Etat et au procureur de la république.
Le rappeur Gaston s’est insurgé contre les dérives du pouvoir en sortant le titre “Saay-saay”, véritable coup de gueule contre l’emprisonnement de la chanteuse. La vidéo a déjà été vue plus de 50 000 fois en une journée.
[/gallerypage][gallerypage]
Liberté d’expression
Des internautes ont créé une pétition en ligne qui a déjà recueilli 1700 signatures, et sur Twitter, les réactions s’enchaînent de par le monde.
“#Sénégal;La chanteuse #AmyColléDieng a été inculpée hier pour offense au chef de l’Etat et placée sous mandat de dépôt”
EN PRISON POUR ÇA😳? pic.twitter.com/bYUFxIRbVL— Claudy Siar (@Claudy_Siar) August 9, 2017
De tout cœur avec Amy Colle Dieng, ma soeur dans l’épreuve qu’elle traverse. Que la justice soit clémente et que le Bon Dieu l’assiste. pic.twitter.com/9xYLywGJHo
— CoumbaGawlo officiel (@Coumba_Gawlo) August 5, 2017
Popular Senegalese singer Amy Colle Dieng has been officially charged after she criticized President Macky Sall https://t.co/NHZIrqBnld pic.twitter.com/ZOJN8lQhjw
— AFP Africa (@AFPAfrica) August 9, 2017
Another pres arrests another artist for “insult”: now Senegal’s singer Amy Colle Dieng who shared on WhatsApp an audio critical of Pres Sall pic.twitter.com/SpX57eYyak
— James Hall (@hallaboutafrica) August 4, 2017
[/gallerypage][gallerypage]
La loi sur l’offense au Chef de l’Etat en question
Les critiques proférées par Amy Collé Dieng n’étaient pas destinées à être publiques. La personne qui a diffusé le message vocal sur le web, Amadou Seck, a également été incarcérée.
La loi sur l’offense au chef de l’Etat fait débat. Pour l’avocat d’Amy Collé Dieng, celle-ci n’est pas compatible avec les “dispositions du Pacte internationale sur les droits civils et politiques (…) et n’a pas sa place dans une société démocratique.”
[/gallerypage][/onepage]