30/03/2024

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Sur un continent où stéréotypes, préjugés et amalgames en tous genres se croisent et s’entremêlent, le fait d’être nain n’est malheureusement pas la chose la plus facile à vivre. Si le dictionnaire le définit comme étant « un ralentissement de la croissance biologique d’un être vivant (végétal ou animal) en raison d’une condition héréditaire ou accidentelle (maladie, carence, environnement) », le nanisme est pour le moins assez répandu sur le continent africain. Ainsi, est considérée et appelée “nain” toute personne de taille très petite, plus concrètement sensiblement supérieure ou égale à 1 mètre.

Des croyances ancestrales qui perdurent

Victimes de superstitions ancestrales, les nains font l’objet de marginalisations et de stigmatisations importantes de la part de la société. Les sobriquets et qualificatifs en tous genres ne manquent pas pour désigner les personnes atteintes par ce problème génétique. D’ailleurs, l’une des appellations péjoratives les plus utilisées à leur encontre est bien évidemment le fameux mot « Pygmée ». Cependant, il est important de préciser que l’usage de ce nom pour les nains est le résultat d’une certaine ignorance, car les pygmées représentent un peuple d’Afrique centrale qui vit principalement dans la forêt équatoriale. Même s’il est vrai que ce sont des hommes et femmes de taille généralement inférieure à 1m50, il faut rappeler que ceci est dû à une adaptation de leur morphologie aux conditions de vie en milieu forestier et qu’ils n’en sont pas pour autant nains.

« Les gens ont un regard différent sur nous. Quand je marche dans la rue, je suis le centre des attentions. Certains se moquent ouvertement de ma petite taille », se plaint Mathieu rencontré à Cotonou.

Dans les faits, c’est un peu comme si le nain n’a pas sa place dans la société africaine. Déjà à l’école, le ” petit nain ” est la risée de nombre de ses camarades le long de son parcours scolaire. Toutes les occasions et tous les moyens sont bons pour lui faire penser qu’il est une « erreur » de la nature et qu’il ne peut avoir les mêmes aspirations qu’un humain de taille « normale ».

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La dure étape de la quête de l’emploi

Lorsqu’il survit à l’étape scolaire et académique – ce qui n’est pas courant – il lui faut affronter la dure réalité du marché de l’emploi où il apprend à ses dépens, qu’il n’y a déjà pas assez de place pour « tous les autres » et qu’il doit prendre son mal en patience ou accepter parfois les tâches les plus basses, souvent bien en dessous de ses compétences et effectuées dans des conditions plutôt misérables.

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Difficile d’être femme et naine

Les femmes naines sont parfois source de curiosité et d’intrigue pour certains hommes. La vue de telles femmes peut éveiller chez ces hommes, les fantasmes les plus pervers. Tels de brillants chercheurs, ils usent souvent de maints subterfuges pour les attirer dans leurs lits et laisser libre cours à leur imagination.

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Mutilés ou assassinés pour leurs organes

« Au-delà de 20 heures, je ne sors plus parce que je crains qu’on ne me charcute pour me prendre mes organes », Fifamè, rencontrée à Porto-Novo.

Les nains en Afrique sont également, pour de nombreux prédateurs mystiques, des proies de choix pour toutes sortes de sacrifices mortels à des fins de richesse et/ou de grandeur.

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Des exceptions qui confirment la règle

On pourrait quand même essayer de finir sur une bonne note en soulignant que malgré toutes les peines infligées aux nains au sein de la société africaine, quelques-uns arrivent à se sortir du lot et deviennent même des célébrités. Deux des exemples les plus connus sont les stars du cinéma nigérian Osita Iheme et Chinedu Ikedieze qui connaissent un très grand succès dans leur pays et même au niveau continental.

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À SUIVRE : Les fausses croyances à l’origine du calvaire des Albinos en Afrique.

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