Un évènement tragique a remué la toile ces derniers jours: le braconnage du lion Cecil au Zimbabwe, animal majestueux à la crinière noire, à la tête de la plus importante meute de lions du parc Hwange. Le lion aurait été traqué pendant 40 heures par un dentiste américain répondant au nom de Walter Palmer. Après avoir été attiré hors du parc, Cecil a été lâchement achevé d’une balle à bout portant. Son cadavre a été ensuite décapité et dépecé.
Des chiffres alarmants
Cette chasse cruelle n’est pourtant pas un évènement isolé en Afrique, où les têtes de lions sont exportées par centaines en Europe. De 2007 à 2012, 450 têtes de lions ont été importées d’Afrique du Sud vers l’Espagne, selon l’organisation de conservation animale espagnole Chelui4lions.
Parmi les défenseurs des droits des animaux, certains n’emploient pas les méthodes les plus douces à l’égard des braconniers sans scrupules. Les chiffres alarmants du braconnage – un éléphant braconné toutes les 15 minutes en Afrique – font que quelques-uns emploient la méthode forte.
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Elle pourchasse les braconniers en Afrique
Kinessa Johnson figure parmi ceux-là. La jeune femme fait actuellement le buzz sur internet, grâce notamment à son compte Instagram où elle relate son combat, photos à l’appui. Après avoir fait la guerre en Afghanistan, Kinessa Johnson a rejoint en novembre 2014, l’association VETPAW (Veterans empowered to protect African wildlife). L’association cherchait une femme pour entraîner les femmes, et Johnson répondait aux critères de sélection selon 11Alive. Les vétérans de VETPAW sont envoyés en Afrique afin d’apporter leur aide au personnel des réserves et des parcs nationaux. Kinessa Johnson fait donc partie de ces justiciers qui combattent la mafia du braconnage, véritable fléau de l’Afrique et gigantesque manne financière : l’ivoire brut est vendu à 1800 euros le kilo. Le trafic d’animaux sauvages est le troisième plus gros trafic mondial après le trafic de drogues et le trafic d’armes. Selon l’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), le trafic d’animaux atteint jusqu’à 16 milliards d’euros par an. Il n’est donc pas étonnant que les structures de protection locales soient débordées et fassent appel à VETPAW.
Ses méthodes sont critiquées pour leur violence
Pourtant, VETPAW n’use pas des méthodes les plus pacifiques pour lutter contre le braconnage. Kinessa Johnson enseigne elle-même le tir et rend justice par les armes. Cette méthode forte à l’américaine n’est-elle pas barbare et ne montrera-t-elle pas ses limites à long terme ? La vétérane répond à ses détracteurs :
“Je ne suis pas une chasseuse de braconniers. Je conseille les gardes contre les braconniers donc je patrouille régulièrement avec eux et assiste à leurs opérations”.
La jeune femme se défend donc d’être une tueuse de braconniers et rappelle que le but principal de VETPAW est de protéger la faune, ressource la plus précieuse de notre planète. Kinessa semble ainsi mener une action décisive auprès de l’association, dans un continent où le trafic d’animaux sauvages constitue une mafia sanguinaire, qui compromet la survie d’espèces emblématiques. Une protection militaire des espèces est-elle réellement de trop quand le trafic mondial d’animaux devient un fléau impossible à arrêter par des méthodes plus pacifiques ?
À SUIVRE : Après la mort du lion Cecil, le Zimbabwe restreint la chasse.