26/04/2024

« Dialoguer, rêver, avancer… », c’est avec ces mots que Letaief Brahim a présenté la 26ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) qui s’est déroulée du 21 au 28 novembre. Cette année, ce festival tunisien dédié au cinéma arabo-africain, mais qui s’ouvre aussi sur toutes les cinématographies du monde, a ravivé l’esprit du 14 janvier 2011, ce jour historique où Ben Ali a été chassé du pouvoir.

Un succès populaire et un esprit indépendant

C’est Fatma Chérif, la jeune cinéaste atypique du nouveau cinéma tunisien qui a été chargée de la sélection des films en lice. Cela a été l’occasion d’une première diffusion au Maghreb de Much Loved, le film polémique de Nabil Ayouch qui est censuré au Maroc. Avec plus de 200 000 entrées, le public a une nouvelle fois répondu présent en remplissant les salles de cinéma.

Ce succès populaire n’est pourtant pas gagné d’avance, car le 24 novembre, la Tunisie a été une nouvelle fois endeuillée par un attentat meurtrier du groupe État Islamique (EI) qui s’est soldé par la mort de 12 agents de la garde présidentielle. Néanmoins, comme une réaction unanime des artistes et du public, ce triste évènement a surtout été l’occasion de raviver l’esprit du 14 janvier 2011. Il est vrai que la sélection comporte des films comme « À peine j’ouvre les yeux » de Leila Bouzid (Tanit de Bronze) ou « Éclipses » de Fadel Jaziril, des créations qui dénoncent ouvertement les malversations des dirigeants politiques ou de la police.

source
source

{adinserter CNP5}

Le palmarès du festival

À l’image d’un festival qui défend la liberté culturelle, c’est le satiriste Bassem Youssef qui a présenté la cérémonie de la remise des Tanits, les récompenses décernées par le Grand Jury aux trois meilleurs films arabes ou africains des sections longs-métrages, courts-métrages et documentaires. La récompense suprème a été attribuée à “L’Orchestre des aveugles” du Marocain Mohamed Mouftakir.

Screen Shot 2015-12-01 at 12.16.56 AM
source

Compétition officielle Longs Métrages

  • Tanit d’or : L’orchestre des aveugles – Mohamed Mouftakir – Maroc
  • Tanit d’argent : The endless river – Oliver Hermanus – Afrique Du Sud
  • Tanit de bronze : A peine j’ouvre les yeux – Leyla Bouzid – Tunisie / France / Belgique
  • Prix du jury : Much Loved – Nabil Ayouch – Maroc
  • Prix du meilleur scénario : Letter to the king – Hisham Zaman – Irak
  • Prix du meilleur acteur : Adlane DJEMI pour son rôle dans le film Madame courage – Algérie
  • Prix de la meilleure actrice : Maïmouna N’DIAYE pour son rôle dans le film L’œil du cyclone – Burkina Faso

Compétition officielle Courts Métrages

  • Tanit d’or : Diaspora – Alaeddin Abou Taleb – Tunisie
  • Tanit d’argent : Terremere – Aliou Sow – Sénégal
  • Tanit de bronze : Lmuja – Omar Belkacemi – Algérie

Compétition De La Première Œuvre

  • Tanit d’or Tahar Chriaa : Fi rassi rond-point – Hassen Ferhani – Algérie
  • Prix du jury TV5 Monde : le prix est partagé entre
  • A peine j’ouvre les yeux – Leyla Bouzid – Tunisie / France / Belgique
  • Necktie youth – Sibs Shongwe – Afrique Du Sud
  • Mention spécial du Jury : Le puits – Lofti Bouchouchi – Algérie

Compétition Officielle Documentaire

  • Tanit d’or : Fi rassi rond-point – Hassen Ferhani – Algérie
  • Tanit d’argent : Homeland (Irak année zéro) – Abbas Fahdel – Irak
  • Tanit de bronze : Queens of Syria – Yasmin Fedda – Syrie

Carthage Ciné-Promesses

  • Tanit d’or : Cevirmen – Kayis Emre – Turquie
  • Prix du jury CNCI : Discipline – Christophe M. Saber – Egypte
  • Mention spécial du Jury : Despertar – Medina del Valle Marta – Espagne

Prix parallèles

  • Prix Safi Faye CREDIF : Queens of Syria – Yasmin Fedda – Syrie
  • Mention spécial du Jury UGTT : A peine j’ouvre les yeux – Leyla Bouzid – Tunisie / France / Belgique
  • Prix FIPRESCI : A peine j’ouvre les yeux – Leyla Bouzid – Tunisie / France / Belgique

Prix pour la section TAKMIL (bourses d’aide à la finition)

  • Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) : 10 000 € Un assiégé comme moi de Hala Abdalla (Syrie)
  • Assurance STAR 20 000 DT : Zaineb n’aime pas a neige de Kaouther Ben Hania (Tunisie)
  • Centre National du Cinema et de l’Image (CNCI) : 15 000 DT : Hedi de Mohamed Ben Attia (Tunisie)
  • SANAD : 10 000 € Egyptian Jeanne d’Arc de Iman Kamel (Egypte)
  • l’Arab League Educational Cultural and Scientific Organization (ALECSO) : 10 000 $ On the Fence de Nesrine El Zayat (Egypte)
  • l’European Union National Institutes for Culture (EUNIC) : 9 000 € Tounsa de Ridha Tlili (Tunisie)
  • Centre National de la Cinematographie francais (CNC) : 10 000 € Un assiégé comme moi de Hala Abdalla (Syrie)

À SUIVRE : L’art contemporain africain célébré dans le monde entier.

Leave a Reply