25/04/2024

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Habituellement, les populations ressentent le pic du phénomène climatologique d’El Niño en fin d’année. En 2015, dès le mois de mars, on a commencé à ressentir ces impacts. Sécheresses et inondations se succèdent dans des proportions alarmantes qui font craindre que dans ce domaine, l’année 2016 soit l’une des plus dures que le monde ait connue.

Le phénomène El Niño

À l’origine, El Niño est le nom d’un courant chaud qui apparaît peu après Noël au large des côtes du Pérou et de l’Équateur. C’est en raison de cette date qu’on l’appelle El Niño (traduction et interprétation hispanique de « l’enfant [Jésus] »). Aujourd’hui, par extension, le terme désigne les températures anormalement élevées entre la zone Est et la zone Ouest de l’océan Pacifique.

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L’Afrique Australe en première ligne

L’Afrique Australe est donc la zone la plus affectée par l’élévation des températures. Les relevés actuels font craindre un nouvel épisode climatique éprouvant dans cette zone, car 90 % des populations d’Afrique Australe et de la Corne de l’Afrique vivent et se développent grâce à l’agriculture. Or cette année 2015 a déjà été pénible pour eux. Près de 30 millions de personnes sont actuellement dans un état qualifié d’insécurité alimentaire selon l’ONU. La sécheresse a d’ailleurs été déclarée dans 5 provinces. Une deuxième année de crise aura des conséquences dramatiques.

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Une fragilité économique

Selon Richard Choularton, le chargé de la résilience en matière de sécurité alimentaire au Programme alimentaire mondial (PAM), l’Angola, l’Afrique du Sud, le Botswana, la Zambie, le Zimbabwe, le Lesotho, le Swaziland et le Mozambique compteront parmi les premiers pays affectés. Déjà marqués par la chute des prix et des ventes des matières premières au niveau mondial, les gouvernements disposent de peu de marge de manœuvre. Leurs caisses sont vides ou presque. À elle seule, l’Afrique du Sud devra importer plus de 750 000 tonnes de maïs, ce qui fera flamber les cours internationaux.

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Une extension des risques

L’Éthiopie est en train d’enregistrer sa pire sécheresse en un demi-siècle. Cela est dû à l’insuffisance des pluies « Belg » (période entre février et mai) et des pluies « Kiremt » (saison qui a cours de juin à septembre). Cette aggravation affecte les régions du nord et de l’est du pays. À l’inverse, dans les régions basses du nord et de l’est du pays, d’importantes inondations vont se produire. Ces situations contradictoires affecteront aussi les pays d’Afrique de l’Est. L’élevage sera alors aussi affecté que l’agriculture. Le bétail affaibli par la sécheresse pourrait mourir de froid si les précipitations sont trop longues. Il s’ensuivrait l’apparition du choléra et de la typhoïde. Les glissements de terrain sont également prévisibles. Le gouvernement ougandais vient d’ailleurs de demander à 800 000 personnes de se déplacer vers des zones plus sûres.

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Pourtant, l’Afrique de l’Est ne devrait pas être la seule à être concernée par ce phénomène. On se souvient qu’en 1997, lors de la première grande anomalie d’El Niño, du Maroc au Cameroun la température moyenne des courants marins avait augmenté de 2 à 6°C, ce qui représentait des élévations plus importantes que dans n’importe quelle autre région du globe.

À SUIVRE : Les enjeux écologiques et économiques de l’Afrique durant la COP21.

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