On se demande souvent comment les pilotes d’avion dirigent leurs appareils vers les destinations annoncées. Là-haut, dans les nuages, ne disposant d’aucun panneau de signalisation qui leur indique clairement la route à suivre, les pilotes doivent remettre leur sort et celui de leurs passagers entre les mains de différents équipements électroniques. Toutefois, derrière la programmation d’un appareil électronique, il y a toujours une main humaine. Se poser quelques questions peut parfois être salutaire. C’est sans doute ce que pense aujourd’hui un pilote de la Malaysia Airlines.
Perdu dans le ciel
Ce 25 décembre 2015, le pilote du vol MH132 de la Malaysia Airlines qui relie Auckland à Kuala Lumpur a constaté après plusieurs minutes de vol que son avion se dirigeait en fait vers Melbourne. Préoccupé par son plan de vol et se sentant perdu par ce que lui indiquaient ses appareils, il a appelé les responsables de la navigation de la New Zealand Airways pour leur demander sa route. Puis il a changé de cap et s’est engagé vers la mer de Tasmanie, une route bien plus directe pour se rendre à Kuala Lumpur.
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Un manque d’expérience
Les échanges entre le pilote et le personnel au sol ont duré quelques instants. Finalement, le pilote a pris la main sur les commandes de son Airbus A330 et il a volontairement modifié sa route. Interrogés à ce sujet, les techniciens de la New Zealand Airways qui gèrent les opérations de la tour de contrôle ont indiqué que parfois certains plans de vol intègrent des routes légèrement différentes aux routes originales afin d’éviter de forts vents contraires. Pour le porte-parole de la compagnie néozélandaise, l’explication résiderait donc dans le manque d’habitude du pilote indonésien, lequel a relativement peu navigué sur cette ligne jusqu’à aujourd’hui. Il a néanmoins précisé qu’une enquête était ouverte.
Durant le vol, aucun voyageur n’a eu connaissance des doutes du pilote ni du brusque changement de cap de l’avion. D’ailleurs, c’est sans doute en lisant leur journal le jour suivant que la plupart d’entre eux ont appris cette anomalie. Pour les autres, ils ne le sauront sans doute jamais.