12/12/2024

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Depuis plusieurs années, avoir une peau claire est devenu un critère de beauté pour certaines femmes d’Afrique subsaharienne. Ce phénomène de société se diffuse très rapidement et le marché est désormais envahi par une multitude de produits cosmétiques plus ou moins légaux. Cette aspiration massive des populations à la dépigmentation de leur peau est alimentée par des campagnes de publicité qui ne se cachent plus. Selon les dermatologues, les risques pour la santé sont pourtant avérés.

Un phénomène de société

Beaucoup de femmes africaines estiment qu’avoir une peau claire les embellit. Pour y parvenir, la majorité d’entre elles appliquent des crèmes de dépigmentation de la peau. Cette pratique est devenue habituelle dans les grandes villes de Côte d’Ivoire, du Sénégal ou du Nigeria, mais elle est profondément ancrée jusqu’en Afrique du Sud. On estime que dans ce pays près d’un tiers des femmes utilise des produits pour claircir la peau. La volonté est telle que certains hommes se laissent tenter par l’idée et que des parents appliquent ces traitements à leurs enfants.

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Une offre pléthorique

Les consommatrices peuvent facilement acheter des crèmes ou des médicaments pour la dépigmentation de la peau. Les étals des grands marchés de Dakar, comme tous ceux d’Afrique noire, regorgent de ces produits. Communément, on les appelle le khessal, ce qui veut dire « claircir » en wolof. Là bas, ils sont en vente libre, mais dans d’autres pays comme la Côte d’Ivoire ou l’Afrique du Sud, ils sont interdits.

Néanmoins les africaines peuvent aussi les commander à des prix très compétitifs sur Internet. Certains sites qui les proposent sont situés en Europe ou aux États-Unis ce qui est présenté comme un critère de qualité, même si cela est loin d’être le cas. Selon Mme Keba, une esthéticienne de Conakry, ses compatriotes vont encore plus loin. Certaines guinéennes n’hésitent pas à utiliser directement sur la peau de leur visage du détergent, du produit pour défriser les cheveux, de l’eau oxygénée et même du papier de verre que l’on utilise normalement pour gratter les murs.

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Les dangers pour la santé

La grande majorité des produits vendus en dehors des lieux de santé officiels ne disposent d’aucune autorisation de commercialisation émise par un organisme médical. Le Dr Mohamed Cissé, dermatologue à l’hôpital Donka, déclare qu’un quart de ses patientes viennent le voir à cause des complications qui se sont déclarées à la suite de traitements de dépigmentation. Souvent son rôle consiste à soigner des brûlures, le principe de la plupart des crèmes étant basé sur cette action. Mais comme tous ses collègues, ce chef de département est aussi confronté à l’apparition d’acné, de champignons ou de tâches. Parfois, ce sont d’autres spécialistes qui interviennent, car les effets secondaires peuvent inclure des troubles des règles, une insuffisance rénale, l’apparition de diabète et même des cancers de la peau. Pour le Dr Cissé :

« C’est un véritable de problème de santé publique. Les gens importent leurs produits du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, mais aussi d’Occident. Il est important que la législation s’y penche pour prendre les dispositions qui s’imposent pour pouvoir éradiquer ce phénomène. »

Outre les problèmes de santé, le blanchissement de la peau constitue un dangereux renoncement à son identité qui est dénoncé par des psychologues. Au Sénégal, l’association Ñuul Kukk a lancé une vaste campagne d’affichages qui s’oppose à celle de la campagne publicitaire de la crème Khess Petch, laquelle promet un blanchiment de la peau en moins de 15 jours. L’association a pu compter sur la collaboration de personnalités comme le photographe Stéphane Tourné, le rappeur Keyti, la styliste Dior Lô, la dermatologue Fatimata Ly et Kiné Fatim Diop, la célèbre militante des droits des femmes.

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