28/03/2024

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C’est une information que l’on peine à croire : en Algérie, seuls 4% des enfants inscrits en première année d’enseignement primaire décrochent le baccalauréat. Une information « avouée » par la ministre de l’Education Nouria Benghebrit sur les ondes de la radio publique algérienne. La première responsable du secteur de l’éducation, tout en assumant ces chiffres, met en cause la faillite du système d’évaluation :

“Cela pose, de manière essentielle, le problème de l’efficacité du système d’évaluation”

En effet, les étudiants, pour réussir leur année et passer au niveau supérieur, doivent obligatoirement réussir un examen. Un système basé, dès le primaire, sur la méritocratie et la compétition : soit tout l’inverse du véritable sens de l’éducation. Au Japon, à titre de comparaison, les écoliers ne passent aucun examen et ne sont pas notés jusqu’à la quatrième classe. Même constat en Finlande : pas d’épreuve avant la dernière année de l’école supérieure, et cet examen reste le même pour tous les élèves du pays.

L’Algérie compte quelques huit millions d’élèves inscrits dans les écoles et les lycées et 1,5 million d’étudiants dans l’enseignement supérieur. Le pays a alloué un budget de 6,5 milliards d’euros en 2015 à l’Éducation nationale et plus de 2,7 milliards à l’enseignement supérieur. Il s’agit là d’un des budgets les plus importants d’Afrique, mais malheureusement, l’échec est toujours présent dans ce pays de 40 millions d’habitants où l’accès à l’enseignement reste gratuit pour tous.

Les nouvelles réformes

Afin d’éviter le redoublement, et permettre aux enfants d’accéder plus aisément aux niveaux supérieurs, le ministère de l’éducation a décidé d’organiser des examens de rattrapage à la fin de chaque année scolaire.

“Les élèves qui sont notés sur 10 et ayant obtenu une moyenne générale entre 4 et 4,99 sont habilités à passer ces examens de rattrapage à la fin de l’année, ainsi que ceux notés sur 20 et ayant obtenu une moyenne entre 9 et 9,99, qu’il s’agisse des cycles primaire, moyen ou secondaire, en vue de donner une seconde chance à l’apprenant”, explique Nouria Benghebrit.

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47% de réussite au baccalauréat de 2015

Néanmoins, certains spécialistes restent sceptiques, car en l’absence d’une éducation de qualité, cette mesure ne fait que retarder l’échec scolaire et ainsi favoriser la création de l’incompétence à grande échelle. Au titre de l’année 2015, le taux de réussite est inférieur à 47% au baccalauréat.

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Le problème de l’évaluation n’est donc que la partie visible de l’iceberg. Le véritable challenge réside dans la formation des enseignants, la refonte des manuels scolaires et la question des langues. Une question qui a suscité un tollé quand Mme le ministre de l’Éducation a évoqué l’idée d’introduire l’arabe dialectal dans un enseignement dispensé uniquement en arabe classique pour faciliter l’accès au savoir.

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