03/10/2024

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La loi à l’égard des gays en Afrique se fait encore plus dure depuis quelques temps. En 2013, le meurtre du militant camerounais Eric Lembembe a été condamné par les États-Unis, l’Union Européenne ainsi que les ONGs, sans parler de la stupeur provoquée dans la communauté LGBT. Pourtant, cet assassinat cruel n’a pas été le dernier au Cameroun, un des pays africains les plus hostiles à l’égard des gays, avec à son actif, de nombreux actes de violence. Le pays n’est pas une exception dans le continent africain où, sur 54 pays, 38 pénalisent cet acte. Quatre d’entre eux (le Soudan, la Somalie, la Mauritanie et le nord du Nigéria) appliquent la peine de mort.

Le discours d’Obama

Le samedi 25 juillet, Barack Obama en visite officielle au Kenya, son pays d’origine, a fait un discours où il réclame « l’égalité des droits » pour les gays. Le président américain a souligné à de nombreuses reprises le danger d’une loi discriminatoire, mais ce discours s’est heurté à l’apparent désintérêt de son homologue kenyan Uhuru Kenyatta lequel avait affirmé un peu avant que ce « n’était pas une préoccupation majeure des kényans ».

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Les nouvelles législations à l’égard des gays, un signe que les choses changent ?

Barack Obama a-t-il fait ce discours en raison de son indignation à l’égard des crimes perpétrés contre les gays en Afrique ? Pour Christian Combaz, écrivain et essayiste, le président américain ne s’émeut pas outre mesure de ces assassinats barbares mais désire plutôt promouvoir le modèle américain en Afrique, puisqu’aux Etats-Unis, le mariage gay vient d’être légalisé. Pour nombre de dirigeants africains, les efforts d’Obama sont vains et n’inaugurent rien de bon. En effet, cette pratique est jugée par beaucoup d’entre eux comme une importation de l’Occident et un thème qui détourne l’attention des vrais sujets d’actualité. Depuis plusieurs années, on peut noter un retour à des valeurs dites “traditionnelles” en raison de replis identitaires liés à la mondialisation. Déjà, au début des années 2000, le président du Zimbabwe Robert Mugabe a été le premier à instrumentaliser le sujet de cette pratique, dénonçant le combat impérialiste de l’Occident qui voudrait imposer ses valeurs.

Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le durcissement des législations à l’égard de cette minorité est aussi le signe que les choses avancent. Selon Graeme Reid, fondateur du mouvement LGBT, « les gouvernements réagissent à la multiplication des organisations locales et au fait que le sujet est de plus en plus visible ». Le 29 juin dernier, une victoire symbolique pour les droits des gays a eu lieu en Afrique. Le nouveau Code pénal entré en vigueur au Mozambique dépénalise certaines relations. Alice Nkom, avocate camerounaise et fondatrice de l’Association camerounaise de défense des gays, a obtenu le 7 janvier dernier, l’acquittement de deux jeunes hommes condamnés à cinq ans de prison. En Ouganda, une loi durcissant la répression de cette pratique promulguée par le président Yoweri Museveni a été annulée vendredi 1er août par la Cour constitutionnelle, jugée « nulle et non avenue » par le président de la Cour.

Doit-on se réjouir pour autant ? De nombreuses résistances demeurent à l’égard de l’assouplissement des lois. Le pasteur ougandais Martin Ssempa s’est dit « déterminé à faire appel devant la Cour suprême » pour rétablir la loi proclamée par le président. De nombreux pays africains continuent de criminaliser cette pratique et une majorité d’entre eux la condamnent sévèrement : peine de mort, prison, châtiments corporels, etc. Les scènes « moyenâgeuses » de lynchage de gays deviennent également monnaie courante au Maroc.

Le combat pour les droits des gays vient juste d’être amorcé et il faudra encore militer pour que cette supposée “perversion occidentale” soit reconnue comme une minorité universelle.

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À SUIVRE : L’effroyable traque des albinos en Tanzanie va au-delà de l’imaginable. 

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