24/04/2024

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Aussi « banale » qu’une visite d’un chef d’État français au Maroc puisse être, celle-ci revêt un caractère assez singulier : il s’agit de la visite officielle qui rompt avec la vague de froid diplomatique qu’ont connu les deux pays depuis un peu plus d’un an. Mais la diplomatie n’est pas la seule à nécessiter un vent de renouveau, les échanges commerciaux sont également en berne depuis quelques années. En effet, la France n’est plus le premier partenaire commercial du Maroc, lequel s’est tourné vers son voisin espagnol.

Une visite de travail et d’amitié

Pour toutes ces raisons, et bien plus encore, François Hollande s’est déplacé au Maroc le samedi 19 et dimanche 20 septembre à Tanger pour une visite dite de « travail et d’amitié ». Pour les Marocains qui suivent l’actualité royale, il est inhabituel de voir une ville comme Tanger, qui n’est ni la capitale économique ou administrative du Maroc, accueillir un événement protocolaire.

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Tanger, une ville stratégique

Pourtant, le choix de la ville du détroit en dit long sur la nature de cette visite. Tanger abrite l’une des plus grandes usines Renault du monde et est également le point de passage de centaines de migrants. En clair, le Maroc et la France affichent des ambitions de coopérations économiques et sécuritaires. Rappelez-vous que la fin de la brouille diplomatique avait commencé juste après les attentats de Charlie Hebdo. A l’époque, beaucoup d’analystes reprochaient au gouvernement français l’arrêt de la coopération judiciaire entre les deux pays, laquelle avait fait beaucoup de tort au pays et à sa sécurité. La France a dû ressusciter dans l’urgence cette coopération stratégique à la vue des événements terroristes que connaît actuellement le monde.

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Une page tournée et un programme très chargé

Une nouvelle phase de partenariat commence donc entre les deux pays comme le précise le président français à Tanger :

« Je voulais que la France et le Maroc puissent entrer dans une nouvelle phase de partenariat […] Nous avons une volonté commune d’agir en Afrique et également de lutter contre le terrorisme, qui reste notre plus grande priorité ».

Dans le programme de ces deux jours « chargés », plusieurs accords ont été signés dont un accord sur la formation d’imams français au Maroc au sein de l’Institut Mohammed VI. Une formation qui voudrait contrecarrer la montée de la radicalisation en France. Faits nouveaux : le développement durable a également été à l’honneur dans les discussions avec la signature, par les deux chefs d’État, d’un « Appel de Tanger » en vue de la prochaine conférence sur le climat (COP21) à Paris (30 novembre-11 décembre) et de la suivante en 2016 à Marrakech.

C’est la première fois qu’un président français réalise trois visites de terrain avec le roi du Maroc en l’espace de deux jours (dont une au centre de maintenance du train grande vitesse (TGV) flambant neuf qui reliera prochainement Tanger à Casablanca). Ceci montre, selon quelques diplomates français, une réelle volonté de travailler sur les chantiers de fond. C’est également la première fois que l’on note la présence dans la délégation française de deux ministres d’origine marocaine, Najat Vallaud- Belkacem, ministre de l’éducation nationale, et Myriam el-Khomri, ministre du travail en plus de Rachida Dati, ancienne Garde des Sceaux. Une présence qui devrait enchanter le gouvernement marocain.

 

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Une balade décontractée

Anecdote parue dans le Figaro du dimanche, le souverain marocain et le président français ont profité d’une sortie « à l’improviste » sans protocoles dans la Mercedes coupée du roi pour découvrir le littoral. Mohammed VI, pour ceux qui ne le savent pas, est en effet connu pour apprécier les escapades au volant dans les rues marocaines sans protocoles ni trop de gardes.

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À SUIVRE : La diplomatie islamique du Maroc en Afrique et son impact sur l’islamisme radical

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