Une semaine jour pour jour après les attentats de Paris, la capitale malienne est devenue le théâtre d’une scène digne d’un film d’action. Deux hommes armés sèment la terreur dans le Radisson Blu, un hôtel très huppé de Bamako. Des morts, des blessés et surtout 170 individus de diverses nationalités pris en otage à l’intérieur de l’hôtel.
Deux hommes armés
D’après les premiers témoignages, les terroristes seraient entrés dans l’hotel à bord d’un véhicule à immatriculation diplomatique. Radio France Internationale a rapporté plus tard que l’arrivée du véhicule diplomatique était une simple coïncidence. « Les deux djihadistes ne sont pas arrivés à l’hôtel Radisson Blu de Bamako vendredi matin dans un véhicule immatriculé corps diplomatique, comme l’avait indiqué un témoin, mais la voiture est arrivée sur les lieux au même moment qu’eux pour chercher un client », a rapporté le media.
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L’enfer
Les deux hommes que les témoins ont décrits très noirs et plutôt minces, mitraillent les agents de sécurité à l’entrée de l’hôtel avant d’entrer dans le hall où ils ouvrent le feu en hurlant “Dieu est grand”en arabe. Selon les sources hôtelières, à ce moment, 170 personnes dont 30 employés de l’hôtel se trouvent à l’intérieur de l’établissement. Ils montent très vite au 7eme étage et continuent le carnage, tirant systématiquement sur tout ce qui bouge.
La coalition des forces maliennes, onusiennes et françaises
Alertées, les forces de sécurité maliennes se sont mobilisées dans l’urgence pour réagir face au péril. Vers 10 heures, le GIGN et la police militaire se dirigent vers l’hôtel. Ils sont rejoints d’abord par deux véhicules de l’ONU et plus tard par des forces françaises venues du Burkina-Faso. Avec les efforts conjugués de ces armées, les otages sont libérés par petites vagues. L’opération dure plusieurs heures. Les assaillants, pris dans un traquenard, se retranchent au septième étage et s’y logent. C’est du moins ce que l’on retient des déclarations du Colonel-major Salif Traoré à la presse vers 16h : «Les terroristes ne détiennent plus d’otages. Ils se sont retranchés dans une pièce». Vers 16h40, les terroristes sont mis à néant et la fin de la prise d’otage est annoncée.
Une vingtaine de morts et une ville traumatisée
« Dans ma tête, je ne fais que voir les blessés. Dieu soit loué, je suis vivant. », Ali Yazbeck, rescapé de l’agression.
Au lendemain de ce jour sombre pour les habitants de Bamako, Le ministre de la sécurité et de la protection civile a fait état, lors d’une conférence de presse, de 22 morts dont un gendarme et 2 terroristes. Cette attaque n’a cependant pas fait que des morts et des blessés. La population de Bamako continue à vivre sous la hantise d’une attaque prochaine. Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence qui court sur dix jours pour compter du samedi 21 novembre.
Cinq jours après cette rude journée pour le Mali, il est toujours difficile de dire sans crainte de se tromper la provenance des agresseurs. Plusieurs mouvements djihadistes revendiquent l’attentat dont le Al-Mourabitoune dirigé par Mokthar Belmokhtar en premier.