10% des médicaments en circulation dans le monde seraient faux selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Chaque année, ces médicaments tueraient directement ou indirectement 800 000 personnes sur le continent africain. Par conséquent, les médias et les réseaux sociaux ont lancé une campagne de sensibilisation #LeMedicamentDeLaRueTue. À l’initiative de la Fondation Chirac, cette vaste campagne s’adresse « au grand public, tout particulièrement africain ». Car bien que tous les pays soient touchés par la circulation de faux médicaments, les pays africains sont en première ligne. Selon l’OMS, 30 % à 70 % des médicaments qui se vendent en Afrique sont faux.
La plupart des médicaments vitaux sont contrefaits
En Afrique, le trafic est d’autant plus dangereux car il cible en particulier les médicaments vitaux. Selon le Directeur de l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), Bernard Leroy, « des médicaments essentiels sont concernés : les antibiotiques, mais aussi les médicaments pour traiter le paludisme, la tuberculose ou le sida ». Des malades prennent ainsi des médicaments sous-dosés ou contenant des substances toxiques comme de l’antigel, de la mort au rat ou du mercure. Par l’ingestion de ces produits, les risques pour la santé sont nombreux. En 2013, plus de 122 000 enfants sont morts de paludisme en Afrique de l’Ouest en prenant un traitement inadéquat.
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La drogue n’est plus le business le plus lucratif
En 2009, onze chefs d’État d’Afrique de l’Ouest ont décidé de lancer « l’appel de Cotonou » pour lutter contre le trafic de médicaments contrefaits. Mais ravitaillé par des conteneurs de Chine, la circulation de ces médicaments continue. Les médicaments aux prix élevés et les ruptures de stocks contraignent ainsi les malades à se tourner vers les commerces illégaux. Ces commerces rapporteraient 200 milliards d’euros par an soit 20 à 45 ans fois les estimations du business de la drogue. Les produits peuvent coûter jusqu’à trois fois moins cher que dans les pharmacies officielles. Les pharmaciens s’approvisionnent alors chez eux et les faux médicaments se retrouvent ainsi jusque dans les cabinets médicaux privés.
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