19/04/2024

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Depuis les attentats du 11 septembre qui ont radicalement changé le paysage géopolitique international, l’image des Arabes s’est quelque peu ternie par les événements terroristes à répétition. Une image qu’on retrouve particulièrement dans les productions cinématographiques américaines. En effet, les Arabes sont devenus les « méchants de service » ; un rôle qui était incarné par les Russes à l’époque de la guerre froide. Ces « méchants » du 21ème siècle, on les retrouve dans presque toutes les grandes productions qui traitent de la guerre ou de l’espionnage.

“Dans tous les aspects de notre culture, l’Arabe tient le rôle du bandit. C’est un fait. Il n’y a aucune exception.”

Un bien triste constat que dresse Jack G. Shaheen, professeur en retraite de la Southern Illinois University. Le dernier film en date, qui a suscité une vague d’indignation dans le monde arabe, est sans aucun doute l’oeuvre de Clint Eastwood, American Sniper. Un film de pur propagande qui n’a pas tardé à faire réagir le Comité Etats-unien Arabe contre la Discrimination (ADC), lequel avait émis une information à l’adresse de la communauté et alerté d’ « une augmentation significative de la rhétorique violente de la haine contre les communautés arabe et musulmane états-uniennes ».

Le réalisateur qui veut « changer » les choses

De nombreux acteurs et réalisateurs, comme Saïd Taghmaoui (d’origine marocaine), Vince Vaughn et Tony Shalhoub (d’origine libanaise), cherchent à briser ces amalgames. Parmi eux, un jeune talent : Aziz Tazi. Ce réalisateur de 25 ans, basé à Los Angeles depuis plus de deux ans, va sortir prochainement son premier long métrage : Night Walk, un long métrage qui cherche à rompre avec la vieille mode américaine et les clichés d’outre-Atlantique.

Même si le scénario reste quelque peu classique cette comédie romantique tente d’inverser les codes. Le film raconte l’histoire d’un Américain qui tombe amoureux d’une femme arabe et décide de demander sa main dans son pays natal. Après quelques mésaventures, le protagoniste est emprisonné à tort pour son meurtre.

Avec ce film, le jeune réalisateur espère changer l’image que certains américains ont des Arabes. Une situation qui l’agace depuis qu’il a déménagé en Amérique :

« Aux États-Unis, les communautés sont souvent stéréotypées, et les rôles tenus par les Arabes sont toujours les mêmes : ils jouent soit les cheikhs milliardaires ou, dans un registre plus péjoratif, les terroristes », confie Aziz Tazi à un journaliste marocain.

Pour redorer l’image des arabes à Hollywood, le jeune réalisateur a dû batailler pour trouver des producteurs qui puissent le financer et partager avec lui cette ambition. Après avoir essuyé plusieurs rejets des maisons de production, c’est finalement le «360 Studios», avec les producteurs Keith Barrows et Tatyana Bulgakova, qui a misé sur le projet.

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Un jeune homme plein d’ambition

Après de brillantes études à l’École Centrale de Paris, où il perfectionne sa maîtrise de l’audiovisuel à l’association des étudiants pour le télévisuel, Aziz Tazi remporte très tôt le concours Orange Reporter Award, un trophée qui lui a permis d’attirer l’attention de nombreux groupes internationaux, comme Google ou Zara, qui lui ont fait confiance pour réaliser des documentaires.

Grâce à l’appui de l’École Centrale et de la banque française BNP Paribas, Aziz Tazi finit par rassembler un budget suffisant pour tourner son premier film, Imago, un thriller de 48 mn. Ce film lui ouvre la porte du Festival du film arabe de San Francisco pour lequel le jeune réalisateur devient par la suite directeur de programmation. Il obtient peu de temps après un master à l’Université de Berkeley, avant de se tourner vers Los Angeles où il poursuivra sa passion. Son film, Night Walk, sera prochainement sur les écrans.

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