09/11/2024

Elle est l’une des plus importantes figures de la médecine africaine, mais également celle qui a rompu avec les codes d’antan en devenant la première femme nommée médecin en Algérie, et par la même occasion première femme médecin d’Afrique. Née le 28 juin 1919 en Kabylie, la « pionnière des femmes médecins d’Afrique » a tiré sa révérence le 31 décembre 2015 à Tartous en Syrie, à l’âge de 96 ans. Retour sur une carrière d’exception dans le monde de la santé publique.

Un parcours engagé

Tout a commencé suite à l’obtention de son baccalauréat en 1935. Elle décide alors de s’inscrire à la faculté de médecine d’Alger où elle décroche, dix ans après, son doctorat. Un choix de carrière atypique, osé, car à cette époque la pratique de la médecine est exclusivement réservée aux hommes « occidentaux ». Un an plus tard, Mme Benallegue collabore à la création de la Société algérienne de pédiatrie, avant d’être nommée en 1962 professeure agrégée de médecine pédiatrique.

Connue pour son caractère bien trempé, la pédiatre s’est battue durant de nombreuses années pour développer et construire une meilleure structure hospitalière au sein de son établissement, et ce bien au-delà de son service pédiatrie.

« C’était une femme d’une grande culture. Elle a toujours su prendre ses responsabilités, notamment durant la guerre de libération », témoigne sa nièce, Zahia Yaker.

Ce combat lui a valu d’être nommée chef du service pédiatrie de l’hôpital Parnet où elle passe l’essentiel de son parcours professionnel avec rigueur et discernement. Le centre hospitalier porte aujourd’hui le nom de Nafissa Hamoud, une autre femme médecin.

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Son parcours engagé lui vaut une consécration le 20 avril 1982 lorsqu’elle a est élue membre correspondant étranger de l’Académie nationale de médecine française. Après une carrière passionnante de 43 ans, Mme Benallegue décide de prendre sa retraite. Elle ne perd pas pour autant son dynamisme, comme le confirme sa nièce:

« Ma tante est restée très active.»

Une renommée internationale

Elle écrit un livre autobiographique en 2007 intitulé Le Devoir d’espérance, aux éditions Casbah, dans lequel elle témoigne des sacrifices réalisés par son père et sa famille pour qu’elle suive une scolarité « normale »  en 1919 : une scolarité réservée aux hommes. Dans ce livre, elle raconte également son enfance à Aït Helli, en Kabylie, ainsi que son expérience, plus tard, dans le cadre de sa profession à laquelle elle a consacré des centaines de publications et de séminaires.

La carrière de Mme Benallegue n’est pas un cas d’école uniquement en Algérie ou en Afrique, mais également en Occident. En effet, elle est l’une des rares femmes de son temps et la première algérienne à briser les codes de cette vieille mode de l’hégémonie masculine sur le domaine médical.

Suite au décès de son époux, Aldjia Benallegue-Noureddine rejoint sa fille qui vit en Syrie, à Tartous, où elle s’éteint le 31 décembre 2015. Elle n’a pas pu être enterrée en Algérie, comme elle le souhaitait, en raison de la situation sécuritaire que connaît actuellement la Syrie.

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À SUIVRE : Sibongile Sambo, la sud-africaine qui dirige la première compagnie aérienne 100% féminine.

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