18/04/2024

En 2015, les chiffres d’entrées clandestines en Europe ont explosé : + 180 %, du jamais-vu selon les autorités européennes. Une nouvelle tendance qu’avait prédite Mouammar Kadhafi en 2011. Face aux intimidations de la coalition internationale, l’ancien leader libyen avait rétorqué, peu avant son exécution :

« Si je tombe, vous aurez l’immigration, des milliers de gens qui iront envahir l’Europe depuis la Libye. Et il n’y aura plus personne pour les arrêter ».

L’année dernière, les chiffres parlaient de 274.000 immigrés clandestins contre quelque 100.000 en 2013. L’afflux des migrants provient essentiellement d’Afrique et de pays impactés par les crises régionales au Moyen-Orient comme l’Irak et la Syrie.

Mais si les mouvements migratoires ont toujours existé, les facteurs incitatifs pour l’immigration ont changé depuis le début de la révolution tunisienne et le début de la crise libyenne. Avant les années 2000, beaucoup d’Africains originaires du Mali, du Nigéria ou du Tchad se rendaient en Europe pour travailler saisonnièrement. Mais depuis que l’Europe a durci sa politique migratoire, et l’avènement d’un contexte géopolitique difficile qui impacte directement les populations, des milliers d’Africains préfèrent aujourd’hui mourir en tentant de passer par la Libye, le Maroc ou l’Algérie, plutôt que de subir la dureté de la vie dans leur pays. Rappelez-vous le drame survenu en avril dernier : sur les 550 migrants entassés sur un bateau clandestin, 400 Africains auraient trouvé la mort près des côtes italiennes ! Le désespoir n’a jamais été aussi présent dans l’esprit des migrants.

La Méditerranée n’est malheureusement pas le seul cimetière « à ciel ouvert » des milliers de candidats à l’immigration clandestine : chaque année, un nombre important d’embarcations s’aventurent sur l’océan Atlantique pour tenter de gagner les Îles Canaries depuis la Mauritanie. Et tout porte à croire que ce flux migratoire ne reculera pas dans le futur proche.

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L’immigration ne reculera pas

Du moment que l’exploitation économique de l’Afrique, l’ingérence politique de certains pays occidentaux et la politique d’exclusion continueront de ronger le continent, aucune amélioration ne devra être attendue. Pire encore, le durcissement des politiques de visas de travail et surtout d’asile va accroître la clandestinité, et avec elle les risques de décès.

S’il est vrai que l’Europe ne peut pas contenir toute « la misère du monde », il reste néanmoins vrai que certains pays européens jouent un rôle déterminant dans la « déstabilisation économique, et parfois politique » de nombreux pays africains. En France par exemple, les politiques commencent à s’unir pour réduire à néant la politique d’asile. Même la Cour des comptes française s’alarme du coût de la politique d’asile qui serait estimé à deux milliards d’euros par an. Mais cette même Cour ne semble pas prendre en compte les énormes bénéfices dégagés en Afrique par les entreprises françaises.

Certaines situations semblent être irréelles et dénuées de toutes formes de compassion. Récemment en Allemagne, la chancelière avait été interpellée par une jeune réfugiée palestinienne qui devait retourner au Liban après avoir passé quatre ans avec sa famille dans le pays. Angela Merkel avait alors donné une explication « pragmatique » à la jeune fille :

Je comprends, la politique est parfois dure. Mais si nous disons : « vous pouvez venir d’Afrique, vous pouvez tous venir, nous n’y arriverons pas »

Tout de suite après, la jeune fille a fondu en larmes devant la chancelière qui s’est dirigée vers elle pour la consoler… une situation qui fait froid dans le dos.

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Évidemment, la solution ne réside pas dans l’immigration ou dans l’exil. Dans l’absolu, les Africains préfèrent rester dans leur pays. Mais aujourd’hui, rien ne semble pouvoir les dissuader de traverser : ni la prison, ni le renvoi dans leur pays, pas même la mort. Pour eux, « Avancer, c’est mourir ; reculer, c’est mourir. Alors, mieux vaut avancer et mourir. »

Même en réussissant à franchir la Méditerranée, ces migrants se retrouvent confrontés à la xénophobie et à des situations économiques peu enviables. La seule solution pour arrêter ce « génocide » serait de laisser l’Afrique gérer ses propres problèmes et ses propres politiques économiques et sociales loin de toute ingérence, aides ou coopérations orientées venues de l’extérieur. À moins que l’humanité rompe enfin les barrières artificielles qu’elle a érigées entre ses différents peuples.

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À SUIVRE : Le retour des migrants en Afrique, une tendance complexe qui n’est pas nouvelle

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