23/04/2024

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Le Parlement algérien a voté par une grande majorité la révision de la Constitution qui permet au tamazight, la langue utilisée par les Berbères, de devenir une langue officielle du pays, tandis que l’arabe reste « la langue nationale et officielle de l’État ». Cette reconnaissance clôt de manière satisfaisante une revendication de la communauté berbère qui date de plus d’un demi-siècle.

Une langue parlée par 10 millions de personnes

Cette reconnaissance a été saluée par le Haut commissariat à l’amazighité (HCA) qui promeut la culture berbère. Sous ses différentes formes (chaoui, kabyle, mozabite, touareg), le tamazight est parlé par près de 10 millions de personnes. Cette officialisation permet de créer un programme d’enseignement et de libérer des fonds qui serviront à sa diffusion. L’un des projets les plus attendus est celui de la construction d’une académie tamazight.

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Une longue revendication

La première revendication importante de cette langue fait irruption dans le pays en 1980 après une série de manifestations qui est durement réprimée. Néanmoins, la reconnaissance de la langue commence par de petites victoires comme son introduction dans l’enseignement de quelques régions où le tamazight est la langue maternelle, ou comme en 2002, quand le président Abdelaziz Boutefika lui accorde le rang de seconde langue dans ces mêmes régions. En 2009, la première chaîne de télévision diffusant des programmes en tamazight est lancée.

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Des partisans qui ne se réjouissent pas

On peut se réjouir de cette officialisation. Cependant, cet évènement fait déjà apparaître des distensions au sein des défenseurs de la langue berbère. Le Front des forces socialistes (FFS), qui exige la parité avec l’arabe, a boycotté la réunion du Parlement. Dans une déclaration ouverte, des militants pour la reconnaissance du tamazight ont dénoncé une opération de diversion. Parmi les signataires, on trouve l’ex-président et fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, parti d’opposition), Saïd Sadi, ainsi que le très respecté militant des droits de l’Homme en Algérie, l’avocat Abdennour Ali-Yahia (95 ans).

Trouver une solution à la partie technique demeure le travail le plus complexe. Il faudra attendre un consensus sur la transcription de la langue, ce qui oppose déjà les partisans des caractères berbères, ceux des caractères latins et ceux qui préconisent l’utilisation des caractères arabes. Ces petits défis ne doivent pas remettre en cause la mise en place d’un programme adapté au niveau national dès la prochaine rentrée scolaire.

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À SUIVRE : Les Berbères : aux origines d’un peuple millénaire.

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