28/03/2024

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La Cour de cassation vient d’annuler la peine de mort de 149 islamistes présumés. Ces individus étaient accusés du meurtre de 13 policiers en 2013 lors des grandes manifestations qu’a connu l’Egypte suite à l’éviction par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi. Un an donc après ce jugement expéditif très critiqué par les organisations internationales, la haute juridiction égyptienne est revenue sur sa décision et a ordonné que les islamistes présumés soient rejugés par un tribunal différent de celui qui les a condamnés en première instance. Jamais la justice égyptienne n’était revenue sur l’une de ses décisions.

Des manifestations qui ont débordé des deux côtés

Les faits remontent au 14 août 2013 suite à la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée égyptienne. 13 policiers ont été tués par des manifestants en colère au cours de l’attaque d’un commissariat au Caire, dans le quartier de Kerdassa, connu pour être un bastion de la cause islamiste. Suite à ce massacre, 149 personnes avaient été condamnées à la peine capitale.

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Un possible « crime contre l’humanité »

Ces meurtres ont été commis quelques heures seulement après que les forces de l’ordre ciblent des centaines de partisans du président déchu qui se sont mobilisés pour réclamer son retour. Les manifestations ont été sévèrement réprimées : plus de 700 morts du côté des manifestants pro-Morsi en plein centre du Caire.

Suite à ce « carnage », l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) n’a pas tardé à réagir et a accusé le nouveau gouvernement de l’ex-chef de l’armée et actuel président, Abdel Fattah Al-Sissi, d’avoir perpétré « une tuerie de masse » qui « s’apparente probablement à un crime contre l’humanité ». L’organisation a même réclamé l’ouverture d’une enquête internationale visant le président Sissi qui, selon les dires de l’organisation, a procédé à l’élimination de toute l’opposition égyptienne. Dans son rapport, l’ONG, s’appuyant sur le témoignage de plus de 200 personnes, avance le chiffre de 871 morts sur la seule place Rabaa, et va même jusqu’à qualifier cette opération d’ « acte de répression planifié au plus haut niveau». Selon Kenneth Roth, directeur exécutif de HRW, les massacres ont pris une dimension dramatique :

« Sur la place Rabaa, les forces de sécurité égyptiennes ont perpétré l’une des plus grandes tueries de manifestants en une seule journée dans l’histoire récente » a-t-il affirmé.

De son côté, le gouvernement égyptien n’a pas tardé à réagir en condamnant ce rapport ainsi que « son manque d’objectivité » expliquant que l’ONG n’avait pas d’autorisation ni de statut légal pour travailler en Egypte.

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À SUIVRE : Le terrorisme international gagne du terrain.

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