14/04/2024

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Le 19 juin 2014, les chaînes de sport internationales retransmettent l’une des rencontres de la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Il s’agit du match qui oppose la Côte d’Ivoire à la Colombie. Les joueurs des 2 équipes sont parfaitement alignés pour écouter les hymnes de leur pays respectif. Mais, alors que les premières notes de l’Abidjanaise commencent à retentir dans le Stadio Nacionale, un joueur ivoirien semble perdre son contrôle et, tout en restant droit et digne, de chaudes larmes coulent sur son visage. Cette image exprime tellement d’émotion qu’elle ne tarde pas à faire le tour du monde. Ce jour-là, le monde découvre le visage de Geoffroy Serey Die. Découvrez son histoire.

Une histoire bouleversante

Les médias s’intéressent alors à ce joueur et découvrent une histoire personnelle bouleversante qui prouve que la détermination peut être plus forte que la misère.

Serey Die est né dans un quartier miséreux de la banlieue d’Abidjan. Son père est orpheline.  Sa mère survit avec une petite pension. Le jeune homme comprend très vite qu’il ne peut compter que sur lui :

« Je vendais des trucs pour survivre, du pain, des cigarettes au feu rouge, je faisais “cabine téléphonique” (activité qui consiste à louer des téléphones aux gens pour qu’ils appellent). J’avais moins d’un euro par jour… Parfois, je passais deux jours sans manger. »

Passionné par le foot il rejoint le club de son quartier avant de jouer en première division de Côte d’Ivoire (le CO Korhogo et le Stade Abidjan). Sa situation économique n’est pourtant pas brillante :

« J’habitais une chambre avec un toit inachevé… Quand il pleuvait, il fallait que je rentre mes affaires. Quand je m’entraînais, je pensais à mon matelas et aux quelques vêtements que je possédais qui allaient être mouillés en rentrant… Mais j’en voulais tellement… »

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La parenthèse tunisienne 

En 2005, il part étudier en Tunisie. Il travaille comme jardinier pour se nourrir et se loger. Il s’inscrit à une journée de dépistage de talents et il est immédiatement repéré par les dirigeants de l’EOG Kram, un modeste club de football qui oublie régulièrement de le payer. En 2007, quand il rentre au pays, il est toujours aussi pauvre :

« J’ai expliqué ma situation, mais mes frères ne m’ont pas cru. Ils disaient que j’avais fait la fête et que j’avais tout dépensé ! Du coup, ils se sont fâchés. Ma mère, qui avait beaucoup pleuré mon absence, a néanmoins accepté de me revoir. Heureusement… Pendant un mois, en Côte d’Ivoire, je fus la risée de tout le monde. Mes frères ne voulaient plus me voir et ma copine m’a quitté, car elle m’a clairement dit que je lui faisais honte. Je ne pouvais donc pas rester… »

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Le début de la carrière internationale

En décembre 2007, Serey Die fait un test à l’ES Sétif. Le directeur sportif est impressionné par ses qualités, mais il lui dit :

« Vous, les Blacks, vous vous montrez au début et après on ne vous voit plus ! Alors je te donne six mois de contrat et on verra. »

C’est plus de temps qu’il n’en faut pour que ce brillant milieu défensif fasse exploser les résultats de l’équipe. « Les supporters inventent même une chanson en mon nom ! » Dès lors, la carrière internationale de Serey Die va prendre une nouvelle tournure. C’est d’abord l’équipe suisse de Sion, puis Bâle et aujourd’hui, Stuttgart. À partir de 2013, il devient le défenseur de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire.

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Son palmarès actuel

L’histoire de Serey Die est bouleversante et motivante. À une époque où tant de grands champions ne peuvent plus être montrés comme des exemples dans les écoles de football des quartiers défavorisés, Serey Die est un cas à part qui fait du bien. Il possède aussi un palmarès éloquent :

  • Vainqueur de la Coupe de l’UAFA en 2008 avec l’ES Sétif
  • Vainqueur de la Coupe de Suisse en 2009 et 2011 avec le FC Sion
  • Vainqueur du Championnat de Suisse en 2013, 2014 et 2015 avec Bâle
  • Vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations en 2015

Comme il l’a récemment expliqué :

« C’est pour tout ça que j’ai pleuré pendant les hymnes lors de la Coupe du monde 2014, je me retrouvais à côté de Drogba, Yaya, Zokora… Ces gens que je voyais à la télévision… Tous mes sacrifices sont revenus en mémoire. C’est cette vie qui m’a donné mon énergie. Rien ne m’a été donné gratuitement, je ne suis pas milliardaire, mais je n’envie personne. Quand je suis sur le terrain, je pense à tout ce que j’ai enduré… »

 

 

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À SUIVRE : 11 des plus grands entraîneurs du football africain.

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