20/04/2024

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L’université de Garissa au Kenya a rouvert ses portes. Le campus était fermé depuis le 2 avril 2015, le triste jour où des membres d’Al-Shabbaab ont perpétré le pire attentat de l’histoire récente du Kenya. Durablement marqués par ce drame qui a coûté la vie à 148 personnes, les Kenyans se réjouissent de la reprise des cours, mais ils restent sur leur garde.

L’attentat contre le campus

Le 2 avril 2015, le monde entier découvre, horrifié, les images du campus de Garissa et les victimes évacuées de l’enceinte universitaire par les urgentistes. Ce jour-là, des terroristes venus de Somalie et appartenant au groupe des extrémistes islamistes d’Al-Shabbaab ont abattu de sang-froid 142 étudiants et en ont grièvement blessé des dizaines d’autres. Au total, 148 personnes ont péri dans cette agression.

Cet attentat a profondément affecté les Kenyans et notamment dans la province de Garissa qui compte près de 200 km de frontières communes avec la Somalie. Dans la foulée de ce drame, des centaines d’enseignants ont démissionné et des dizaines d’écoles ont alors cessé leurs activités craignant que le massacre se répète dans leur établissement.

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Les conditions de la réouverture

Lors de sa dernière visite officielle à Garissa, le vice-président kenyan William Ruto l’a affirmé, l’université de Garissa va réouvrir ses salles de classe aux étudiants. Le 4 janvier 2016, ce sont les professeurs qui sont arrivés les premiers pour régler les derniers détails administratifs. Quelques jours plus tard, les 60 étudiants inscrits pourront pénétrer dans leur université et s’installer dans leur chambre. Cependant, les choses ont bien changé. Au moment du drame, l’université accueillait plus de 800 étudiants et elle était largement ouverte sur son environnement extérieur. Aujourd’hui, des grillages se dressent autour du campus et un commissariat avec 25 policiers a été installé au cœur de l’école. Plusieurs associations et gouvernements ont collaboré. L’État français a ainsi octroyé une bourse très généreuse à des dizaines de survivants de l’attaque.

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La difficile cohabitation avec la Somalie

Le voisinage des groupes armés qui prospèrent en Somalie, un pays ingouvernable et livré à la terreur, est une source d’inquiétude constante. En effet, depuis que le Kenya s’est joint à un contingent militaire de la force de l’Union africaine qui intervient en Somalie (Amisom), le pays est devenu l’une des cibles privilégiées des Shebaab. Deux ans avant le drame de Garissa, c’est le centre commercial de Westgate à Nairobi qui a été attaqué ; 67 personnes y ont été tuées de sang-froid par des extrémistes armés.

La réouverture de l’université de Garissa est une faible lueur d’espoir dans l’une des régions les plus violentes du continent africain, mais elle est essentielle. Comme le souligne Rémi Maréchaux, l’ambassadeur français au Kenya :

« Garissa est le seul campus pour les trois grands comtés [du] nord-est du Kenya et donc on ne peut pas laisser une zone aussi importante sans accès à l’éducation, au risque d’aggraver la crise qui a conduit à la radicalisation d’une partie de la jeunesse ».

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