20/04/2024

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Depuis plus de 3 ans, les rares tentatives d’actes de piraterie maritime sur les côtes de la Somalie ont été déjouées. À la fin de l’année 2015, différents évènements parfois tragiques indiquent que les risques de naviguer le long de certaines côtes africaines sont de retour.

Les actes de piraterie

La piraterie maritime se caractérise par l’arraisonnement d’un bateau privé ou d’un navire marchand par des pirates qui se déplacent dans de petites embarcations rapides. Les délits se limitent généralement au vol des affaires personnelles des personnes et au contenu du coffre-fort, lequel contient souvent de grosses sommes destinées à payer le personnel et les taxes portuaires. Parfois, le navire est détourné afin de revendre le bateau et sa marchandise et de demander une rançon pour la libération des voyageurs et des marins. Dans quelques cas, il y a mort d’hommes. Les côtes de la Somalie ont longtemps été les plus dangereuses du monde. Désormais, ce sont les côtes de l’Afrique de l’Ouest qui font peur aux navigateurs.

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L’évolution de la piraterie en Somalie

Au cours du siècle dernier, on n’a recensé qu’une quarantaine d’actes de piraterie annuellement dans le monde. À partir des années 2000, ce chiffre va connaître une croissance exponentielle pour atteindre plus de 2 400 actes entre 2008 et 2011. Cette augmentation est directement liée à l’apparition de la piraterie en Somalie. À partir de 2009, plus de la moitié des délits de ce genre dans le monde se situe au large des côtes de la Somalie. En 2011, au plus fort de son activité, les pirates somaliens ont retenu captifs 700 otages. Face à cette situation, les gouvernements des pays développés ont dépêché des navires militaires dans la région. Les résultats ne se sont pas fait attendre puisqu’en 2014, seules 2 attaques de bateaux ont été recensées.

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Un pays en déliquescence

La Somalie est considérée comme le pays le plus corrompu et le plus dangereux du monde par les organismes internationaux. Depuis 1991, des pans entiers de l’organisation du pays ont été abandonnés. C’est le cas des écoles, des hôpitaux et de l’infrastructure routière. Les populations font face à de longues périodes de famines et de violences. La débâcle politique, économique et sociale a fait chuter le pays à la dernière place du classement de l’indice de développement humain en 2001. Depuis cette date, la Somalie ne figure même plus dans ce classement.

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Les causes de la piraterie en Somalie

Si la pauvreté a été le terreau de la piraterie, elle est aussi devenue celle de l’implantation des extrémistes religieux. Aujourd’hui, les milices d’Al Shabab menacent de plus en plus les navires marchands qui transitent sur la mer Rouge et dans le bassin somalien. En début d’année, un premier incident a été répertorié : celui d’un bateau de pêche iranien ; plusieurs tentatives de détournement ont ensuite été constatées, notamment celle du 20 novembre 2015.

L’Afrique de l’Ouest inquiète

Pourtant, c’est désormais l’Afrique de l’Ouest qui préoccupe les compagnies d’assurance. Selon le dernier rapport du Centre d’Étude et de Pratique de la Survie, « cette partie du globe reste actuellement l’une des plus sensibles et violentes pour ses attaques en particulier sur la cote nigériane. » À la mi-décembre, une nouvelle attaque contre un bateau de transport de simples passagers s’est soldée par le vol et le meurtre d’une dizaine de personnes. En 2014, on a recensé plus de 100 incidents dans le seul golfe de Guinée, dont 25 enlèvements et 2 détournements.

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Rappelons qu’au titre de la protection des navires, les forces gouvernementales ne peuvent pas s’exempter du respect du droit international. En 2014, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) avait condamné la France à verser des indemnités à des pirates pour des gardes à vue de pirates jugées excessives. Verser des compensations à des pirates au titre « de dommage moral », voilà qui, dans ce contexte, en surprendra plus d’un.

À SUIVRE : L’Afrique, une cible dans le viseur de l’État Islamique.

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