19/04/2024

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La nation arc-en-ciel a chaudement pleuré Mandela à l’annonce de sa mort. L’émotion était à son comble à son enterrement en décembre 2013. Les plus pessimistes ont tôt fait de prédire le déclin de l’Afrique du Sud et l’émergence de troubles dans le pays. Mandela était comme un ange gardien qui veillait sur le développement et la paix dans son pays. À l’approche du deuxième anniversaire de son décès, retour sur le cours des évènements dans ce beau pays d’Afrique.

Un peuple qui aspire un changement

Les premiers faits marquants juste après le décès de Mandela ont été les sifflets contre le président en exercice pendant les cérémonies d’hommage. Une partie du stade s’est vidée et ceux qui sont restés ont copieusement hué Jacob Zuma. Les scandales et les violences policières ont terni l’image du chef de l’État. Pendant cette même cérémonie d’hommage, le discours du président américain Barack Obama a été massivement ovationné. Ce contraste est le témoignage flagrant et profond d’un peuple qui aspire véritablement à la lutte contre la corruption et à une répartition plus équitable des richesses du pays. Ce peuple a saisi l’occasion pour envoyer un signal fort.

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La cohésion sociale entre blancs et noirs survit même si elle se fragilise

À sa sortie des geôles de Robben Island et à son accession au pouvoir, Mandela avait réussi à instaurer une paix et une certaine concorde nationale entre les Afrikaners et les Noirs. Le climat social a été apaisé par un accord tacite assurant aux blancs la possibilité de faire prospérer leurs affaires dans le pays et aux noirs, une amélioration progressive de leurs conditions de vie.

Il est heureux de constater que cette harmonie n’a pas déserté le forum depuis la mort de Mandela. Mais elle a tendance à s’effriter dernièrement avec des soubresauts répétés notamment dans le secteur minier. Les mineurs, soutenus par leurs syndicats, ont multiplié les grèves perlées contre leurs employeurs blancs. Cela constitue un terrain assez favorable à une crise larvée dans l’industrie minière. Les détenteurs de capitaux et les investisseurs blancs ressentent une certaine menace sur leurs intérêts économiques. Quant aux noirs, ils manifestent leurs ressentiments nés de l’amélioration trop lente de leurs niveaux de vie. En raison de l’importance capitale de ce secteur dans l’économie, l’impact de ces frictions déteint de façon notoire sur la croissance et le développement.

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Des émeutes xénophobes et une violence accrue révélatrices d’un certain malaise

À la fin du mois de mars 2015, le monde entier a été ému par la série d’émeutes xénophobes des sud-africains contre d’autres immigrés africains. L’incompréhension était totale. Le peuple Zulu qui avait suscité l’admiration de tous pour sa résistance à l’oppression de l’Apartheid a désagréablement surpris par les violences contre d’autres noirs africains provenant du Zimbabwe, de la Somalie, dans les townships de Johannesburg. Les images macabres d’immigrés littéralement massacrés par la population noire ont fait le tour du monde et n’ont pas manqué de choquer.

On n’avait du mal à comprendre que ce peuple qui a souffert du rejet et de l’humiliation se retrouve en train de rejeter d’autres noirs venus chercher le pain et la paix à leurs cotés. Certains ont évoqué la concurrence déloyale des immigrés sur le marché de l’emploi pour justifier ces violences. D’autres ont avancé des raisons politiques comme la naturalisation massive des immigrés qui pourraient faire basculer les votes.

Par ailleurs, la violence et l’insécurité sont toujours très présentes dans le quotidien des sud-africains surtout dans les bas quartiers. Même les policiers sensés assurer la sécurité sont tués en grand nombre. À moins de vouloir faire la politique de l’autruche, il est clair qu’il y a un certain malaise qui sous-tend tous ces dérapages.

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Une économie qui n’est plus aussi florissante

L’Afrique du Sud n’est plus la première économie du continent africain. Elle s’est fait ravir la vedette par le Nigéria. C’est dire qu’il y a des grains de sable dans l’économie florissante consolidée par Mandela. Le taux de croissance de l’économie a tourné autour de 1% au premier trimestre de cette année 2015. Les grèves dans l’industrie de la platine pour des revendications d’augmentation salariale ont fait péricliter l’économie. S’il n’y a pas encore de raisons de s’alarmer, il est clair que ce pays doit consolider ses réformes pour reprendre du poil de la bête.

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À SUIVRE : 8 pancartes de l’époque de l’Apartheid qui étaient encore visibles il y a seulement 25 ans.

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