19/04/2024

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L’insécurité est toujours d’actualité au Mali. Récemment, quinze djihadistes auraient été appréhendés, et deux sanctuaires islamistes détruits selon des sources militaires maliennes. Les militaires maliens avancent doucement dans le sud du pays, non loin de la frontière ivoirienne, pour mener des opérations contre les cellules terroristes. Des opérations stratégiques qui se sont soldés à la mi-juin par la mort de plusieurs djihadistes appartenant au groupe Ansar Adine et la destruction d’un de leurs principaux camps d’entraînement dans la forêt de Sama.

Les conséquences de cette guerre interminable ne finissent pas de ronger le pays déjà en situation économique incertaine. Malgré les efforts de la communauté internationale et du gouvernement pour tenter de trouver un accord de paix avec les rebelles, la crise politique et sécuritaire de 2012 a déjà fait des ravages : plus de 42.7% de pauvreté et l’hypothèse d’une reprise économique ne semble pas à l’ordre du jour.

Des résultats éducatifs catastrophiques

La crise malienne a eu des conséquences graves sur l’éducation. Les résultats du baccalauréat de 2015, rendus publics mardi soir par le département de l’éducation nationale malien, affichent un taux de réussite des plus médiocres. Au total, 17361 candidats sur 119.000 ont été déclarés admis au baccalauréat 2015, soit seulement 17,99% des candidats. Les moyennes restent, elles, aussi très basses et comprises entre 10 et 11.

Même si ce taux reste relativement supérieur au record de 2014, qui était de 16,27%, il ne reste pas moins que ce résultat n’augure rien de bon pour le futur du pays. Le Ministère de l’Éducation tente d’expliquer cet échec par la « difficulté d’assimilation » de la nouvelle méthodologie appelée Approche Par Compétence (APC) à la fois par les élèves et les professeurs. Selon Mohamed Maïga, directeur national du Centre des examens et concours de l’éducation, « ce taux qui est légèrement supérieur à celui de l’année dernière peut s’expliquer par les réformes au niveau de l’enseignement général et secondaire technique », a-t-il noté, avant de conclure : « Nous sommes dans une approche qui met l’accent sur la compétence. L’année dernière c’était la première promotion, c’est normal les étudiants n’ont pas encore maîtrisé cette nouvelle approche ».

En plus des réformes qui peinent à « porter leurs fruits », un nombre conséquent de professeurs ont multiplié les grèves portant un coup dur à l’école Malienne. De plus, dans la ville de Kita, plusieurs candidats ont raté 15 jours de cours à trente jours de l’examen. Même situation dans la capitale malienne Bamako où des étudiants n’ont pas pu passer leurs évaluations préparatoires à l’examen.

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Les proviseurs des lycées maliens ont eux un autre avis sur le sujet. Selon Fofana Aminata Diakité, Proviseure au Lycée Bah Aminata Diallo, la situation est liée au manque de sérieux des étudiants :

« Le taux national c’est 17 %, c’est parce que les élèves ne travaillent pas. Mais mieux quand même que pour l’année passée car je crois que les élèves sont en train de prendre conscience. Et je crois que ça va aller. On espère que l’année prochaine on aura, peut-être, plus de 50 %. On l’espère parce qu’ils ne travaillent pas. Le problème c’est ça. Ils n’apprennent pas, ils ne veulent pas fournir d’efforts. Sinon ici, on a de bons professeurs. On a des professeurs expérimentés mais les élèves ne veulent pas travailler. Mais il y a quelques élèves qui émergent quand même, qui commencent à prendre conscience. On espère que ça va aller » a-t-elle expliqué à notre confrère Maliactu.

Les pays frontaliers du Mali ne font pas mieux. Même si la Côte d’Ivoire affiche un taux de 39,66% d’admis en 2015, ce chiffre reste très en deçà des moyennes internationales comme celle de l’Algérie qui affiche un taux de réussite plutôt satisfaisant de l’ordre de 51,36 %.

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À SUIVRE : Pour certains enfants de ce monde, se rendre à l’école est un vrai parcours du combattant.

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