13/12/2024

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L’Afrique vient de perdre un homme d’une dimension planétaire. De Bamako à Kyoto, le monde regrette le départ de l’octogénaire que beaucoup se plaisent à appeler affectueusement « l’œil de Bamako ». Malick Sidibé n’est plus. La camarde l’a fauché le 14 avril. Retour sur la carrière d’un homme que le monde entier regrette.

Des études en dessin

Né en 1936 à Soloba, un petit village malien, Malick Sidibé suit une formation en dessin et en bijouterie à l’école des artisans soudanais devenu aujourd’hui l’Institut national des arts de Bamako. À partir de 1955, il commence l’apprentissage de la photographie au studio « Photo service » du français Gérard Guillat-Guignard. Ayant fini cette formation, il ouvre son studio en 1962 à Bagadadji, un quartier populaire de Bamako. C’est d’ailleurs dans ce studio qu’il collectionnera année après année les images qui font de lui la mémoire du Mali, la fierté du continent Africain, et une icône pour le monde de la photographie.

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Une prédilection pour la classe moyenne

À l’inverse de son aîné Seydou Keita, célèbre photographe malien de l’époque dont le terrain de chasse était les hauts fonctionnaires richement parés, Malick oriente très tôt son art vers la classe moyenne. C’est ce qu’il confie lui-même au journal Le Monde :

« Seydou, c’était la classe des fonctionnaires, avec des hommes richement habillés qui couvraient leur dame de chaînes en or. Moi, c’était la classe moyenne ; on pouvait même poser avec un mouton ».

Il s’intéresse particulièrement à la jeunesse joyeuse, libre et insouciante. Un peu plus tard, dans les années 1970, il commence à se consacrer véritablement au portrait réalisé en studio.

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1994 : la révélation

Si dans l’ombre, Malick fait déjà un travail magnifique dès le début de sa carrière, c’est en 1994 que son talent se révèle au monde lors des premières rencontres africaines de la photographie tenues à Bamako. Il participe par la suite à toutes les éditions de ces rencontres et en a été en 2015 l’une des figures marquantes du festival. Très bien lancé par cet évènement, « l’œil du Mali » expose plus tard dans plusieurs villes européennes, aux États-Unis, et même au Japon où il participe en 2013 à Kyotographie, le festival de photographie de Kyoto.

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Des récompenses après les efforts

Au cours de sa carrière riche et pleine, Malick Sidibé reçoit de nombreuses récompenses et distinctions. En 2003, il devient le premier Africain à recevoir le prix international de la Fondation Hasselblad. En 2007, à la 52ème Biennale de Venise, il reçoit un Lion d’or d’honneur pour sa carrière. C’est donc avec une amertume fondée et une consternation profonde que le monde apprend que Malick Sidibé, « l’œil du Mali », est passé de vie à trépas à 80 ans, fauché par les complications d’un diabète.

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À SUIVRE : Un photographe marocain se met en scène dans des photos troublantes de réalisme.

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