14/03/2024

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L’héritage culturel et patrimonial a toujours été l’une des cibles privilégiées des cellules terroristes. Que ce soit au Moyen-Orient ou en Afrique, les groupes djihadistes n’ont cessé de saccager lieux et documents historiques, comme ce fut malheureusement le cas l’année dernière à Palmyre, l’un des plus importants sites archéologiques préislamiques de Syrie. Les djihadistes ont fait exploser le temple de Baalshamin, un des joyaux du site antique.

En Afrique, et plus précisément au Mali, l’histoire semble se répéter. Le conflit armé qui a éclaté en 2012 a été sans précédent dans le pays. La fureur obscurantiste a touché la ville des savants, Tombouctou, qui compte dans ses murs des trésors inestimables : des manuscrits uniques qui datent des premiers temps de l’Islam.

En avril 2012, les djihadistes sont aux portes de la ville. Les débris des immeubles administratifs jonchent les rues et avec des centaines de milliers de documents administratifs sont pillés et saccagés. À la vue de cette scène, un homme craint le pire pour les manuscrits centenaires qui reposaient dans les centres de manuscrits de la ville. Des documents inestimables qui risquaient de disparaître comme ce fut le cas en Afghanistan.

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L’homme qui a sauvé ce trésor

Cet homme, c’est Abdel Kader Haïdara. Et grâce à lui, les 377 491 manuscrits de Tombouctou sont désormais en sécurité. À 51 ans, ce Malien a, durant toute sa vie, œuvré pour préserver sa bibliothèque privée Mamma-Haïdara considérée comme l’une des bibliothèques personnelles les plus importantes et les plus anciennes de la région. Mais en 2012, il s’est livré à l’une des tâches les plus difficiles de sa vie : protéger et sauvegarder un patrimoine qui compte des manuscrits uniques comme un livre de Coran aux formes irrégulières qui date du 12ème siècle, écrit sur des parchemins réalisés à partir de peau de poisson et parsemé d’or. La collection privée compte également des manuscrits traitant d’astronomie, de poésie, des mathématiques, de l’occultisme, de la chirurgie ou encore de magie.

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Un parcours semé d’épreuves

Haïdara savait pertinemment que le manque de tolérance et de connaissances de ces djihadistes extrémistes mènerait nécessairement à détruire cette collection, « hérétique » à leurs yeux. Elle était devenue une cible potentielle qu’il fallait absolument sécuriser. Mais avec le désordre qui régnait dans la ville, il était difficile de trouver des fonds pour mettre les manuscrits dans des cantines métalliques. Il n’y avait plus de banques, donc plus d’argent et la situation se compliquait rapidement. Haïdara a alors pris la décision dans un premier temps de placer les manuscrits chez différentes familles à Tombouctou le temps de trouver une solution.

Il s’est rappelé que quelques mois avant le début de ce conflit, il avait obtenu une bourse d’étude de 12 000 dollars auprès de la Ford Foundation à Lagos, au Nigéria, pour apprendre l’anglais à l’Université d’Oxford. Haïdara a envoyé un email à la fondation pour leur demander l’autorisation d’utiliser cet argent pour protéger les manuscrits de la junte qui occupait Tombouctou. La somme lui a été envoyé après trois jours et a servi pour embaucher des proches, archivistes, secrétaires et autres guides touristiques pour l’aider dans cette tâche.

Après quelques mois d’organisation et de manœuvres secrètes, les manuscrits ont pu être sauvés. Aujourd’hui, des chercheurs ont commencé à numériser et photocopier l’ensemble de cette précieuse collection qu’ils espèrent achever d’ici 2018, évitant ainsi des drames comme ceux de janvier 2013, où des extrémistes ont détruit 4000 manuscrits anciens de Tombouctou.

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