19/04/2024

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L’Afrique du Sud est l’un des pays Africains où le taux d’obésité est le plus élevé au monde. Environ deux personnes sur trois sont en surpoids, et un quart de la population souffre d’obésité. Pour apporter une solution à cette question plutôt épineuse, le gouvernement a introduit une taxe sur les boissons sucrées comme les sodas ou les jus. Connue sous le vocable de « Fat Tax » (taxe sur le gras), cette taxe vise à réguler les mauvaises habitudes alimentaires des consommateurs, et à réduire l’obésité.

Un effort pour réduire l’obésité

C’est suite à la publication d’un rapport du Ministère de la Santé sud-africain paru en décembre présentant l’évolution de l’obésité que cette taxe a été proposée. En effet, 355 ml de Coca-Cola contiennent 39 grammes de sucre, ce qui correspond à plus de 9 cuillères à café de sucre. Cette quantité excède largement le taux journalier recommandé autant pour les hommes que pour les femmes. Quelques pays comme le Mexique ou la Grande-Bretagne, ont déjà introduit cette taxe pour les mêmes raisons. Le rapport du Ministère de la Santé a révélé que les autorités sud-africaines souhaitent réduire l’obésité de 10% sur les quatre prochaines années. L’introduction de cette taxe révèle d’ailleurs les efforts d’un gouvernement conscient du fait que l’obésité commence à atteindre un niveau véritablement critique. En effet, l’Afrique du Sud, en plus d’être en tête de peloton des pays Africains ayant les taux d’obésité les plus élevés, occupe également la troisième place à l’échelle mondiale. Or, l’obésité augmente le risque de contraction de pathologies comme le diabète ou l’hypertension artérielle. Ce sont, hélas, là des maladies qui mettent à mal le système de santé dans bien des pays.

« Les gens devraient comprendre qu’il y a plus de personnes qui meurent de l’obésité et des maladies qui lui sont associées, que de n’importe quelle autre maladie dans le monde », explique Tess van der Merwe, professeur en endocrinologie.

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Des consommateurs opaques au changement

Malgré l’introduction de cette taxe, les consommateurs sud-africains rechignent à diminuer leur consommation de sucre. Thulani Masango, un jeune de la trentaine vivant à Zandspruit, a expliqué que les consommateurs sont totalement avisés des dangers du sucre.

« Nous savons que le sucre cause le diabète et l’obésité », a-t-il dit avant d’ajouter : « Mais… nous ne pouvons vivre sans ».

Il a précisé que l’augmentation du prix des produits en général n’affecte pas le comportement des populations.

« Le prix de la viande a grimpé, mais nous avons continué à faire des barbecues. Le prix de l’alcool flambe tous les ans, mais nous buvons toujours. C’est pareil avec le sucre. C’est une chose hors de contrôle ».

Anastacia Tshabalala, 53 ans et superviseur d’un supermarché à Zandspruit, a une opinion assez similaire :

« Le sucre reste le sucre. Nous allons continuer à en prendre quoiqu’il arrive. Même si le prix grimpe, nous devons prendre du sucre tous les jours – vous ne pouvez vivre sans », a-t-elle confié.

Fabian Ridly, consommateur, semble aussi du même avis :

« Je ne pense pas que les gens vont acheter moins de sucre parce que lorsque l’on aime réellement une chose, on se l’achète. Je pense donc que ce n’est pas une bonne idée d’augmenter les prix ».

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Des suppressions d’emploi en vue selon les fabricants

Les fabricants derrière les boissons sucrées sont encore plus bouleversés que les consommateurs au sujet de cette taxe.

Pour Mapule Ncanywa, directeur exécutif de la Beverage Association of South Africa l’économie du pays pourrait être très négativement impactée par cette taxe.

« Que le trésor annonce une taxe sur une seule catégorie d’aliments est discriminatoire […] Il y aura de nombreuses pertes d’emploi, et les propriétaires de petites entreprises vont en être fortement impactés », a-t-il dit pour conclure.

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Les experts de la santé critiquent aussi

Parvin Gordhan, ministre des Finances sud-africain, n’a pas précisé le taux auquel le sucre sera taxé. Mais, selon une étude publiée par Plos-one, un taux de 20% ne réduira l’obésité que de 2.4% chez les femmes et de 3.8% chez les hommes. En définitive, l’opération « Fat Tax » reste très controversée, et son efficacité remise en cause. Des experts en santé comme van der Merwe, restent eux-aussi sceptiques sur l’efficacité de cette taxe :

« Je ne pense pas que cela (la taxe) pourra arrêter l’épidémie à moins que nous ne mettions en place une stratégie définitive de prévention et de traitement du problème ».

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À SUIVRE : L’obésité en Afrique, une menace sous-estimée ?

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