28/03/2024

De nombreux murs en Afrique sont régulièrement mis à la disposition des artistes par des institutions, des propriétaires d’immeubles ou des organismes non gouvernementaux avec l’objectif de réaliser des calligraphies, des portraits de vie, ou encore des dessins graphiques contemporains.

Un nouveau décor

Selon Atibou Diallo, directeur du festival international de graffiti de Dakar (Festigraff), les premiers graffitis africains apparaissent au Sénégal en 1989, à l’occasion d’une opération “d’embellissement” menée par le ministère sénégalais de l’éducation et de la jeunesse. Par cette initiative, le gouvernement sénégalais a cherché à redonner un nouveau souffle au béton fatigué des quartiers.

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Un art reconnu

Le graffiti est devenu un art à part entière. Son succès planétaire a fait disparaître son image vandale et “underground”. De nombreux artistes, internationaux et locaux, sont invités dans le cadre de manifestations culturelles et de festivals comme le Festigraff de Dakar, ou le festival Jidar (“mur” en arabe) qui se tient à Rabat, la capitale marocaine.

Venus d’horizons différents, les artistes prennent d’assaut les murs vierges des villes pour réaliser diverses représentations, figures géométriques, graffitis et fresques monumentales. À Rabat, certaines œuvres sont d’ailleurs exposées au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain.

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Des artistes inspirés par le peuple

Loin des formalités des grands festivals, des dessinateurs comme Cédric Lascours alias RESO, figure incontournable de la scène street art française, ou le Marocain Simo Mouhim, déambulent dans la vieille médina de Casablanca pour taguer les murs et initier le grand public à cette nouvelle forme d’art.

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C’est un exercice à la fois “surprenant et risqué”, explique RESO, car la vieille médina, souvent comparée à une favela brésilienne, est connue pour son inaccessibilité. Mais l’artiste, qui est actuellement en résidence au Jardin Rouge, un endroit qualifié par le magazine les inRocKs comme une “oasis pour les graffeurs”, n’hésite pas à sortir de son atelier et du cadre idyllique qu’offre ce magnifique village d’artiste pour aller à la rencontre des Marocains de la banlieue. RESO est pourtant bien coté sur le marché de l’art. Il compte des clients de renom tel que le politicien francais Olivier Dassault. L’artiste a toujours besoin “d’aller graffer dans la rue”. Partir ainsi à conquête du monde urbain est, comme il explique, une “seconde nature”.

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En Tunisie, le street art a fait ses débuts dans les années 1990, mais ce n’est qu’à partir de la révolution de 2011 qu’il connaît un essor remarquable. L’artiste Shoof, enfant bien connu de la médina de Tunis, surf sur cette vague contemporaine et fait connaître son talent à l’international. Que ce soit dans le cadre de projets comme la Tour Paris 13, d’expositions collectives ou de manifestations culturelles, ce “calligraffeur” contribue au renouveau du paysage et de la culture artistique de la Tunisie.

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À SUIVRE : Village d’artistes à Marrakech, le “Jardin Rouge” est un laboratoire de créativité.

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